Selon l’OMS, « la santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une communauté ». Cette définition est un idéal encore lointain au regard du mal être et des troubles et souffrances psychiques que rencontrent aujourd’hui de trop nombreux jeunes.

L’Uniopss se félicite donc que le Défenseur des enfants se saisisse du sujet majeur et préoccupant de la santé mentale des enfants et des jeunes pour son rapport annuel 2021. Les questions de santé mentale sont depuis des années un sujet de vives inquiétudes des professionnels de l’enfance et de la jeunesse. Celles-ci semblent particulièrement réactivées par la crise sanitaire actuelle qui révèle les fragilités et lacunes de nos dispositifs de prise en charge et des réponses limitées que nous pouvons apporter aux enfants et jeunes en souffrance.

Les professionnels au contact d’enfants témoignent ainsi de difficultés grandissantes de relations et de gestion des émotions chez les tout petits, du développement de troubles de l’attachement. Ils observent des symptômes de dépression du nourrisson ainsi qu’une augmentation significative des troubles du sommeil. Les états d’anxiété sont accrus chez les enfants des personnels soignants. Cela s’inscrit également dans un contexte d’augmentation des tensions intrafamiliales.

L’Union centrera sa contribution sur la santé mentale au sein de la protection de l’enfance administrative et judiciaire et de son articulation avec le monde de la santé.

Une des questions qui se pose lorsqu’on évoque « Protection de l’enfance et santé mentale » est celle des interlocuteurs. Qui est responsable lorsqu’il y a un problème de santé mentale en protection de l’enfance ? Quel est le psychiatre ou le service compétent quand il y a un problème dans un établissement ?1

Que faire en cas de refus d’admission ou d’hospitalisation d’un enfant ? Qui va s’occuper des enfants qui ont besoin de soins et pour qui on ne trouve aucune structure adaptée ? Les établissements et services en protection de l’enfance se trouvent fréquemment désorientés face à ces interrogations.

Comment introduire la protection de l’enfance dans la formation des psychologues et psychiatres ? Et inversement, pour les travailleurs sociaux ? Comment faire fonctionner les croisements des savoirs académiques et nouer le dialogue ? Quels sont les lieux d’échanges et lieux de coordination ?

Note : les parties suivantes (ci-dessous) sont accessibles sur le document PDF en pied de page :

• L’absence de soins est une violence en soi;
• Délitement du secteur psychiatrique et crise des vocations en protection de l’enfance;
• Problème de formation et d’interconnaissance des professionnels;
• Problème de lieu de coordination;
• Question de l’orientation et du parcours;
• Prévention;
• Rappel des recommandations de l’Uniopss faites en décembre 2019.