Chers adhérents,
Les élections européennes sont un séisme politique engendrant un tsunami et le risque imminent d’une vague brune déferlant sur notre pays.
Une profonde colère et une vive inquiétude traversent les acteurs de solidarité. Nous militons depuis tant d’années pour construire un modèle social prenant soin des toutes les vulnérabilités. Pour les personnes concernées en premier lieu, mais aussi parce que nous considérons que la solidarité, que l’attention portée aux citoyens est consubstantielle au vivre ensemble et soutient fraternellement notre république.
Depuis plusieurs années, nous sommes atterrés de la dégradation des services publics ou associatifs devenus plus éloignés et insuffisamment protecteurs. Le vote à l’extrême droite est celui de conviction lorsqu'il est identitaire, il est celui du mécontentement lorsqu'il n’y a plus d’altérité avec la classe politique, mais il est aussi celui du sentiment de mépris, de déclassement et de la crainte de l’avenir. Ainsi le peu de considération portée à la vitalité associative, au financement de ses actions et à la rémunération de ceux qui les mènent est incontestablement un accélérateur du vote frontiste.
Maintenant, nous savons que pour les prochains mois et probablement plus, l’urgence des décisions qui doivent être prises pour éviter le sinistre annoncé de notre secteur ne sera pas. Dans le meilleur des cas nous subiront une latence politique en raison du renouvellement ministériel en charge des solidarités, 4 en moins d’un an. Dans le pire des cas, le questionnement éthique nous sera posé, à savoir comment positionner notre mouvement apolitique avec un gouvernement contraire à nos valeurs.
En l’état, et en ma qualité de président de notre Union, j’invite les forces vives associatives à militer dans les prochaines semaines pour une meilleure participation au vote et éviter la mise en œuvre d'un programme, à cette heure, inconstitutionnel.
Robin Dumas,
Président, Uriopss ARA.